Nuit blanche invite le lecteur à passer du monde de la Russie soviétique et de ses zones d’influence au Sénégal, pour se retrouver en territoire européen, bosniaque et français, puis canadien (ontarien) et québécois. Et ce n’est pas tout.
Ukraine. C’est la trajectoire mouvementée d’un homme exceptionnel que présente Laurent Laplante dans « Œuvres de Vassili Grossman » .Tour à tour correspondant de guerre, romancier, essayiste, l’écrivain semble avoir revêtu les habits politiques les plus divers, sans compromission toutefois, ce qui explique son passage de l’un à l’autre quand ses convictions profondes étaient mises en jeu.
« Recruté » lui aussi en Russie (Union soviétique), Andréï Makine a choisi de vivre en France et d’écrire en français. Roland Bourneuf étudie l’homme et l’écrivain dont la carrière se poursuit sans faille grâce à sa maîtrise de la langue, à la vigueur de sa pensée, à la force de son pouvoir créateur.
Père de la francophonie, père de la nation sénégalaise, Léopold Sédar Senghor, appelé « l’Itinérant » par son peuple, reprend vie pour nous grâce à Judy Quinn, qui décortique l’œuvre et le personnage. L’une et l’autre n’ont pas eu la reconnaissance qu’ils méritaient, autant dans le domaine politique que culturel, même en France. Rappelons que Senghor a créé l’expression « négritude », qu’il fut le premier agrégé africain dans l’histoire française.
Revenons en Europe, aux événements terribles qui ont ensanglanté l’ex-Yougoslavie, aux horreurs du siège de Sarajevo en Bosnie-Herzégovine. Dans « Destin extraordinaire d’une jeune Bosniaque ordinaire », Michèle Bernard présente Le journal de Zlata, écrit par une fillette de dix ans. Par la suite, Zlata Filipovic publiera (en 2006) Paroles d’enfants dans la guerre.
L’entrevue est une façon de découvrir le chemin parcouru par la création, les aléas d’une carrière d’écrivain et le sens donné à l’œuvre par celui, celle qui l’a conçue. Ainsi, grâce à Marcel Olscamp pour Pierre Assouline, à Linda Amyot pour Jane Urquhart, l’écrivain polyvalent qu’est le premier, la romancière ontarienne qu’est la seconde, nous présentent leur univers et nous ouvrent les chemins qui y mènent.
« Le livre jamais lu » : Dans cette rubrique, on sonne l’alerte à la procrastination. Le livre que l’on se propose de lire sa vie durant… sans le faire, ne cesse de tarauder les délinquants qui finissent un jour ou l’autre par s’amender. Ainsi Jean-Pierre April explore enfin La montagne de l’âme de Gao Xingjian.
La rubrique « Écrivains méconnus du XXe siècle » accueille Alexandre Arnoux dont la production littéraire a été immense, et reconnue à son époque. Pourquoi l’oubli ? L’essuie-glace a dégagé d’autres horizons malgré la qualité de l’œuvre. Patrick Guay, qui la présente elle et son créateur, parle de l’oubli auquel sont « invariablement condamnés 95% des romanciers ».
Enfin, deux clins d’Sil à la ville de Québec à la veille de son 400e anniversaire. Empreintes et mémoires.L’arrondissement historique du Vieux-Québec, publié par la Commission des biens culturels du Québec, s’impose comme référence obligée et séduisante, note son commentateur, Yvon Poulin. Et un regard aux antipodes du premier, celui du bédéiste français Didier Cromwell (la grosse bestiole de la page couverture est de son cru). Cromwell était à l’automne 2007 l’invité en résidence de L’Institut Canadien de Québec.
Bonnes lectures ! NB