Durant vingt siècles synonyme de la plus abjecte trahison, le nom de Judas se nimbe depuis deux ans d’une aura toute différente. La découverte d’un évangile portant son nom causa, en 2005, une immense commotion dans les hautes sphères du christianisme. Lorsque l’on déchiffra le message du papyrus, le choc fut encore plus intense : Judas n’aurait pas été le traître décrit par la Bible mais plutôt le disciple préféré de Jésus, celui qu’il chargea de l’aider à se dépouiller de son enveloppe charnelle. Ainsi, Judas n’aurait pas vendu son maître aux grands prêtres de Jérusalem mais l’aurait aidé à accomplir la parole divine.
Nous retrouvons donc dans ce roman un Jésus uni à Marie de Magdala, opposé au clergé de l’époque par un schisme profond concernant la pluralité de Dieu telle qu’elle est effectivement décrite dans le Deutéronome, survivant physiquement à sa crucifixion, caché par quelques initiés pour échapper à un second jugement humain, et un Judas spirituel, déchiré entre son amour pour le Messie qui l’incite à le sauver et son désir de lui obéir qui lui commande de le livrer, assumant le rejet des apôtres, et finalement assassiné, pendu à une branche
L’immense érudition et le talent de Gerald Messadié nous convient à une relecture rafraîchissante et authentique du récit fondateur du christianisme.