Ce numéro de Nuit blanche en cette fin d’année 2005 offre à nos lecteurs des visions du monde d’une grande diversité.
Exemple majeur, le rappel d’une œuvre somptueuse, les créations poétiques de Marina Tsvetaeva, connue et reconnue dans ses écrits de jeunesse, privée de toute notoriété par la suite par le régime soviétique. À l’occasion de la publication chez robert laffont de Vivre dans le feu, Confessions, des écrits personnels regroupés par Tzvetan Todorov, Patrick Bergeron retrace cette vie consacrée envers et contre tout à la création poétique la plus achevée, à travers la pauvreté, l’exil, le deuil d’un enfant, une vie qui se clôt par le suicide en 1941.
Moins aléatoire, la carrière des poètes québécois actuels ! Avec Thierry Bissonnette, nous suivons Renaud Longchamps, Fernand Ouellette, Jean Charlebois, Denise Desautels, Robert Dickson, Rina Lasnier et Serge Patrice Thibodeau jusqu’à leurs plus récentes publications.
Dans la rubrique « Écrivains méconnus du XXe siècle », le choix d’Alexandre Vialatte par Patrick Bergeron pourra étonner ceux et celles qui ont vieilli avec l’écrivain depuis Les fruits du Congo, sa traduction de kafka et ses innombrables chroniques humoristiques. Mais on doit admettre que cette carrière s’est arrêtée en 1971 !
En constante réflexion sur l’actualité – Henri Lamoureux réagit souvent dans la presse aux événements du moment-, l’écrivain sociologue apparaît, grâce à l’analyse de Pierrette Boivin, comme un véritable militant, à qui nous devons des analyses solides, qui se retrouvent d’ailleurs dans ses romans. L’engagement social à son meilleur !
Le hasard sans doute a voulu que paraissent simultanément Correspondance croisée, 1937-1940, les lettres qu’échangèrent pendant cette période dramatique Simone de Beauvoir et Jacques-Laurent Bost, Et une Suvre majeure du frère de ce dernier, Pierre Bost, Monsieur Ladmiral va bientôt mourir : un « événement » souligne François Ouellet.
Êtes-vous de ceux qui ne ratent aucun grand prix littéraire ou faites-vous partie de ceux qui attendent… pour voir, sentir le vent ? L’écrivain François Barcelo serait plutôt du genre à faire monter la pression. Son « livre jamais lu » ne le demeure pas nécessairement… quand la renommée rejoint la publicité par exemple.
Enfin Laurent Laplante nous fait partager son évaluation d’Suvres dont les auteurs sont édités pour la première fois. Il y a les révélations, les réussites et les talents qui pourraient s’affirmer.
Un oubli malheureux : dans le numéro 100 du magazine, il n’a pas été indiqué que la nouvelle présentation a été conçue par Dominic Duffaud. Nous regrettons cette omission et prions M. Duffaud de nous en excuser.
Bonne lecture. NB