Nuit blanche, numéro 103, juin 2006
Pourquoi faut-il toujours se déguiser en quêteux riches de cœur et pauvres d’idées pratiques ? Pourquoi faut-il toujours charrier dans nos histoires l’innocence des enfants de Dieu, la trop grande prudence de nos femmes et le résultat mitigé de nos chicanesdechiens de garage ?
Renaud Longchamps, Ruvres complètes, tome 7, Babelle, Trois-Pistoles, 2006, p. 249.
Jean-Pierre Tusseau présente un choix de livres pour la jeunesse qui évoquent le conflit israélo-palestinien. De prime abord, proposer à des jeunes de toutes allégeances politiques et religieuses une certaine lecture de situations de crise pour le moment inextricables est une opération très délicate. Par ailleurs, l’initiative ne peut qu’apporter les nuances nécessaires à une juste interprétation des discours véhiculés par les belligérants et repris par les grandes chaînes d’information.
Avec Yasmina Khadra, le lecteur s’éloigne à peine des lieux de conflits violents. L’auteur algérien, ex-militaire maintenant, a surpris bien des lecteurs en abordant sous un pseudonyme féminin des thèmes litigieux dans son pays. La présentation de Laurent Laplante nous fait saisir la force, l’engagement d’un grand écrivain.
Une jeune auteure formée à McGill, influencée par les grands de la littérature américaine, aborde une carrière littéraire étonnante de vigueur et de maîtrise. Isabelle Collombat a rencontré Nadine Bismuth, une entrevue qui parle d’humour, d’ironie, manipulés avec une grande justesse de ton et d’expression par une écrivaine dont la carrière s’annonce brillante.
Sylvie Massicotte évoque avec beaucoup de grâce « le livre jamais lu »… qu’elle voulait pourtant lire à tout prix. À découvrir.
Pour ce qui est de la rubrique « écrivain méconnu », François Ouellet nous revient avec Pierre Herbart, un écrivain de très haut niveau, qui a été plus ou moins mis en veilleuse par les grandes plumes de son temps, les Gide, Camus, etc. La redécouverte de cet écrivain d’une morale exigeante qui l’a fait se démarquer des grands consensus du temps,… énoncés depuis, remet les pendules à l’heure.
Bonne lecture. NB