Les zombies sont partout, même en couverture* de Nuit blanche ! C’est que, comme le note Patrick Bergeron dans « Des zombies et des hommes », la vague zombie du troisième millénaire atteint maintenant jusqu’aux rayons « essais » des librairies. L’actuelle fascination pour les morts-vivants ne serait pas un phénomène de mode, mais plutôt – signe des temps ? – un écho de nos grandes inquiétudes, des trois peurs universelles que sont la mort, la fin du monde, la déshumanisation.
Beaucoup moins effrayant mais peut-être aussi étonnant est l’article que Laurent Laplante consacre à deux ouvrages, Destination Québec et Le Québec autrement dit, qui racontent près de deux siècles de notre histoire vue sous l’angle du tourisme. « Au commencement était… la richesse. Du moins celle de quelques-uns. » Puis vint l’automobile ; et voilà des dizaines de municipalités en mode publicitaire. Une autre révolution tranquille aurait-elle eu lieu ?… Laurent Laplante attire aussi notre attention sur la récente anthologie, nécessaire et éclairante, des discours républicains au Québec de 1703 à 1967 : De la république en Amérique française.
L’université comme institution au service du bien commun ou entreprise clé de l’économie du savoir ? Plus d’un an et demi après le printemps érable, la poussière n’est pas totalement retombée et il reste de nécessaires débats à mener. Par Jean-Paul Beaumier, à travers la lecture d’Une idée de l’université de Michel Seymour, retour sur une crise et regard sur l’avenir de notre système d’éducation.
Bien des années avant les casseroles, à l’époque où Madeleine Gagnon étudiait la philosophie à l’Université de Montréal, tel professeur pouvait affirmer ne jamais donner « plus de 70 % au travail d’une fille, quelle qu’en soit la valeur ». C’était avant le rapport Parent, avant la création de l’UQAM où, plus tard, Gagnon sera professeure de littérature. Michèle Bernard présente Depuis toujours, récit autobiographique sans complaisance qui englobe l’évolution d’un Québec sorti lentement, parfois difficilement, de la noirceur.
Avec Gilles Losseroy, nous traversons l’Atlantique pour entrer dans le monde de l’« Écrivain méconnu » de ce numéro : Georges Ribemont-Dessaignes, qui fut peintre, compositeur dada, romancier, dramaturge, poète, essayiste, critique musical, homme de radio, rédacteur en chef… ainsi qu’éleveur de porcs, maraîcher, moniteur de ski, aubergiste et fait-diversier.
Un troisième titre – Prudent – de la néo-écossaise Georgette LeBlanc : voilà ce que Nuit blanche attendait pour demander à David Lonergan de réaliser un portrait, sous la rubrique « Écrivains franco-canadiens », de cette jeune auteure à la voix si singulière.
Bonne lecture ! Suzanne Leclerc
*Illustration de la couverture par Kevin Massé pour le livre Zombies, Sociologie des morts-vivants de Vincent Paris (XYZ, 2013).
Graphiste et journaliste, Kevin Massé est passionné par tout ce qui touche l’industrie vidéoludique. On peut lire ses critiques et ses découvertes sur l’univers et l’actualité du jeu vidéo dans La Presse+ et sur lapresse.ca.
« Ils puent, sont affreux et n’ont aucune conversation », écrivait-il à propos de la déferlante zombie, en introduction de son article « The Walking Dead : ces zombies qu’on aime » (lapresse.ca, 31 octobre 2012).