Pour le 100e numéro Nuit blanche fait peau neuve. À la demande de ses lecteurs Nuit blanche vous propose une maquette plus aérée, une nouvelle page couverture et un nouveau logo.
Nuit blanche ne change pas de vocation et ses exigences ne fléchissent pas. Son souci de demeurer à la hauteur du projet initial : servir la littérature de langue française dans le milieu québécois demeure entier. Les traitements ont différé au cours des années, comme les collaborateurs, dont l’excellence mérite notre reconnaissance, mais l’esprit est le même.
Ce numéro 100 fait une large place à des Suvres québécoises, même si les noms d’auteurs affichent des origines diverses.
Libanaise de naissance, Abla Farhoud est québécoise depuis 40 ans. Sylvain Marois dira que l’intérêt de ses livres est « simple : ils sont bien écrits ». Il parlera du « virus farhoudien » : « écrire pour Abla Farhoud c’est un peu vouloir ‘ transformer la souffrance en beauté ‘ ».
Roland Bourneuf témoigne de son empathie pour les écrivains en abordant, avec Esther Croft, son parcours de dramaturge, de nouvelliste et de romancière. L’Suvre fait corps avec une personnalité toute de sensibilité et d’émotion qu’il sait nous rendre proche.
La voix d’un philosophe, celle de Pierre Bertrand, depuis toujours creusant le contexte social qui est le nôtre, c’est Laurent Laplante qui nous la fait entendre : prise de contact avec une réflexion continue sur l’art, la pensée, l’action ; la vie en somme.
C’est des États-Unis qu’est venue Linda Johnson, qui signe Linda Gaboriau des traductions, d’Suvres québécoises en majeure partie : pièces de théâtre, romans, livres pour la jeunesse, la plupart édités au Québec. Celle qui se proclame « Québécoise d’adoption » s’entretient avec Linda Amyot de la vie culturelle au pays du Québec, dans un texte intitulé avec bonheur « Le festin de la parole québécoise ».
Dans le même ordre d’idée, Linda Amyot propose un article sur les traductions éditées au Québec et leurs traducteurs : Nicole Côté, Émile Martel, Nicole Perron, Carole Noël, Lori Saint-Martin, Paul Gagné. Un large regard sur une tâche complexe, mais stimulante à tout coup.
Laurent Laplante fait l’inventaire des arrivages récents dans les livres pour la jeunesse. Le tour d’horizon explore avec rigueur et sensibilité plus de 20 parutions de la saison.
Michel Peterson, à qui Nuit blanche doit tant de textes éclairants sur les grands intellectuels souvent liés à la mouvance psychanalytique, se propose cette fois de dédouaner Jacques Lacan de sa réputation d’illisibilité.
À la rubrique « Écrivains méconnus du XXe siècle », François Ouellet nous fait découvrir ou redécouvrir Emmanuel Berl, « une importante figure intellectuelle de l’entre-deux-guerres ».
« Le livre jamais lu » évoque en général des sentiments de culpabilité à l’égard d’un devoir de culture non accompli. Alain Beaulieu en prend le contre-pied, car on peut ne pas avoir lu un texte d’un écrivain admiré sans remords : question de principe ! Vous en conviendrez sans doute… si vous lisez « Voyage vers un massacre…».
Bonne lecture ! NB