Avant tout, parlons d’un livre dérangeant, paru récemment et qui est commenté dans ce numéro : Musulmane mais libre d’Irshad Manji, publié chez Grasset.
Retrouvons quelques images symboliques qui ont un jour exprimé l’espoir des peuples d’avenirs « radieux » : Printemps de Prague, Mai 1968, Révolution des Sillets, Théologie de la libération, et encore maintenant le ler mai, le 8 mars, et combien d’autres. C’est à travers la parole que les idées de liberté font ainsi leur chemin… et c’est la confiscation de la parole, la déformation du sens et de la portée des idées de départ des discours qui mènent à l’autocratisme de ceux qui prétendent détenir la seule vérité. Rappelons les lectures divergentes de la Bible, du Coran, les multiples interprétations antagonistes des livres sacrés de toutes les religions (comme des théories scientifiques d’ailleurs). La liberté doit, de ce fait, j’en suis toujours convaincue, être indépendante des croyances religieuses. Autrement comment parler des droits de l’homme si un quelconque soi-disant représentant de « son » Dieu peut leur imposer des limites arbitraires ?
Assez étonnamment, dans le contexte actuel du déferlement de l’islamisme radical, la défense de ce principe est menée ici, au Canada, par une jeune musulmane. Irshad Manji s’attaque, dans le brûlot qu’elle nous offre, aux diktats sans appel des innombrables gardiens autoproclamés de la foi dans le monde musulman.
Tout en défendant le droit de chacun d’avoir ses croyances, Irshad Manji proclame que personne ne doit imposer les siennes à qui que ce soit.
Et le péril dépasse le monde musulman. Nos gouvernements se doivent d’être très prudents. Il leur faut prévoir, si on lui laisse le champ libre, les empiètements de la Charia sur le fonctionnement de la justice au Canada ; qui n’est peut-être pas toujours impeccable, mais dont l’un des éléments de base demeure l’égalité des citoyens devant la loi. Qu’on envisage de courir le risque de remettre ce principe en cause a de quoi faire frémir.
À nos meilleurs juges, les lecteurs et les lectrices, nous demandons, par l’intermédiaire d’un sondage -qu’on retrouve dans le site – d’exprimer leurs goûts dans le domaine de la lecture et leurs attentes à notre égard. Il y a déjà quelques années, le magazine faisait semblable démarche ; depuis, sa clientèle s’est renouvelée. Nous espérons que vous répondrez nombreux; nous vous lirons avec intérêt. Plusieurs livres peuvent être gagnés pour ceux qui répondront au sondage.
Nous vous offrons une dernière chance de gagner une collection Typo complète, soit 140 1ivres. Il suffit à chacun de remplir et de retourner le coupon de participation reproduit dans le magazine à la page 3 du présent numéro ou à la page 19 du numéro 97. Le tirage se fera au Salon du livre de Québec, le 10 avril prochain. Bonne chance ! NB