Je devais avoir reçu quelques dollars pour Noël ou en reconnaissance de bons résultats scolaires. Je ne me souviens plus très bien. Pas plus que je ne me souviens du chemin entre la maison et la librairie René-Martin, rue Saint-Viateur à Joliette. Celle-là même que je fréquente toujours très régulièrement, près de 40 ans plus tard. Six coins de rue, en ligne droite depuis la maison familiale, que j'ai dû marcher dans la plus totale fébrilité. Mais je me souviens parfaitement d'être revenue, fière et émue, avec un sac contenant un livre. Le tout premier que j'achetais. Moi-même, toute seule, et avec les sous que j'avais économisés rien que pour cela. Un petit livre d'un peu moins d'un pouce d'épaisseur, quatre de hauteur et trois de largeur – les mesures que nous utilisions alors et que je m'entête à préférer au système m . . .
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