En couverture : Karoline Georges photographiée par Sophie Gagnon-Bergeron
RETROUVÉES
Plus de 40 ans se sont écoulés depuis la publication, en 1976, du tout premier livre innu, paru en édition bilingue1 chez Leméac puis repris par les éditions Des femmes quelques années plus tard en France. Un premier livre innu, donc, écrit par une femme « sortie du bois » dans les années 1950. Elle n’avait jamais fréquenté l’école (des Blancs). Les éditions Mémoire d’encrier et Naomi Fontaine (Kuessipan, Manikanetish et Shuni) ont eu la bonne idée de tirer d’un presque oubli le déchirant cri qu’est Eukuan nin matshi-manitu innushkueu / Je suis une maudite Sauvagesse de la militante An Antane Kapesh2.
« Kapesh s’est approprié le langage de l’étranger sur son territoire pour se faire entendre et comprendre. » Et culturellement, ajoute la poète ilnue Marie-Andrée Gill, « le récit de soi innu est automatiquement politique et philosophique ». Pour Gill, « choisir de réinscrire la parole d’An Antane Kapesh dans l’histoire littéraire du Québec est un acte décolonial et révolutionnaire ». […]
Lisez la suite dans la présentation du numéro 156.