Je hasarderai cette formule : toute autobiographie est sous-tendue par une métaphysique.
Devenu presque nonagénaire, je ressens le sentiment d’un accord avec moi-même, celui d’être parvenu à un point où je dois être, et d’une liberté. Là aussi ma plume et ma tête continuent de beaucoup s’exercer. Cet accord intime s’accompagne d’une dissidence par rapport à une époque dont je refuse les valeurs qui l’orientent et la dirigent. Situation inconfortable jusqu’à un certain point, certes, mais j’y vois aussi l’occasion, plus, la nécessité d’affirmer des fidélités intimes. Tous les livres que j’ai lus sont autant de voies qui convergent. Tout ce que j’ai écrit et continue d’écrire ne constitue sans doute que des bribes, des tâtonnements, des fragments de la chronique d’un parcours auquel conviendrait le nom de pèlerinage ou de quête mais celle-ci tournée vers l’intérieur, d’un élan prolongé vers plus . . .
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