Voici le numéro d’été 😀
Mise en ligne progressive à partir du 9 juillet.
Sous les corniches roucoulent pigeons ou tourterelles tristes, puis – coupure – silence net. S’élève alors dans la pénombre un chant magnifique, un hululement feutré qui me rappelle mes années encabanées : celui, frissonnant, d’une chouette.
Gabrielle Filteau-Chiba, « The Waves de Virginia Woolf ».
AUTRES VIES
S’imaginer autre, mener une existence insoupçonnée, revivre le passé, quitter une vie pour une autre… La littérature a toujours favorisé les identités plurielles et les destinées inattendues.
Dans son quatrième roman, Hexa, l’autrice écomilitante Gabrielle Filteau-Chiba montre qu’on peut écrire une dystopie tout en faisant preuve d’optimisme. En entrevue avec Patrick Bergeron, elle nous parle de forêts, d’avenir et d’espoir. Dans le texte qu’elle donne à la rubrique « Le livre jamais lu », elle s’interroge sur le suicide des artistes et invoque, à partir du roman The Waves, les « lames océanes » de Virginia Woolf.
Léon Blum peine à conserver une place dans la mémoire collective française. Il a pourtant été cofondateur du journal L’Humanité, un temps à la tête du gouvernement du Front populaire, écrivain et féministe avant l’heure. À partir d’un ouvrage de Philippe Collin, René Bolduc le fait sortir des oubliettes de l’histoire.
S’il est principalement connu comme caricaturiste dans la presse écrite, André-Philippe Côté poursuit une démarche artistique plus étendue qu’il ne paraît. Michel Giguère nous fait découvrir le bédéiste et le peintre.
Ce n’est pas parce que notre enfance est derrière nous qu’elle est terminée. Jean-Paul Beaumier nous entraîne dans les carnets de Robert Lalonde, On est de son enfance, où l’auteur réunit la fin et le commencement en s’entourant d’écrivains qui lui sont chers.
Daniel Guénette explique comment Gérald Gaudet est allé à la rencontre de onze essayistes du Québec et a arpenté avec eux leurs territoires d’écriture et de pensée.
Comme Annie Ernaux en France, Jean-Philippe Pleau fait figure de « transfuge de classe ». René Bolduc trace son portrait à partir de Rue Duplessis. Ma petite noirceur, « véritable phénomène littéraire ».
Michèle Bernard nous présente une Nina Bouraoui déchirée entre la France où elle vit et la terre paternelle abandonnée, l’Algérie.
On parle de sexe et du lexique pour en parler avec Thérèse Lamartine qui a lu Les mots du Q de l’instagrameuse Camille Aumont Carnel.
Le ciel « ressemble parfois / à un incendie renversé », selon Michel Pleau. En plus de nous offrir un poème inédit, notre collaborateur discute de poésie avec Jean-Marc Lefebvre. L’auteur des Ombres lasses lui raconte comment la poésie, découverte à l’adolescence, a installé « quelque chose d’un peu ténébreux » en lui.
On termine sur une note agréablement ténébreuse avec Bret Easton Ellis qui revit dans Les éclats le terrifiant automne de ses 17 ans, celui de 1981 à San Fernando, Californie.