Une quinzaine d’années ont déjà passé depuis l’espèce de petit tremblement de terre provoqué par le Mailloux (2002) d’Hervé Bouchard, « citoyen de Jonquière ». Il y avait dans ce premier livre inclassable, axé sur l’enfance de Jacques Mailloux, une verdeur amusante, une inquiétude existentielle ambiante, surtout un remarquable imaginaire des mots que les livres suivants ont confirmé superbement. Disons-le tout de suite : Hervé Bouchard est indéniablement un immense écrivain, comme il s’en fait un ou deux par génération.
La richesse de la langue, du néologisme, du style, des images : c’est cela qui frappe d’abord chez Bouchard, sorte d’alpiniste du verbe. Nous sommes ici dans une littérature de très haute tenue, qui emprunte à Mallarmé, Lautréamont, Beckett et quelques autres. La langue est à la fois crue, truculente, mystique, déraisonnable, incantatoire. Portée par un souffle qui l’élève dans les sphères de la métaphysique . . .
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