Nuit blanche tient à saluer ce vingtième anniversaire, réservant à la jeune maison d’édition Typo, issue d’une collection de l’Hexagone créée par François Hébert, Alain Horic et Gaston Miron en 1984, volant de ses propres ailes depuis 1993, un dossier dans le présent numéro.
Soulignons d’abord un article de Laurent Laplante sur la réédition des grands textes indépendantistes, choisis en 1992 par Andrée Ferretti et Gaston Miron, soit «[…] le chemin parcouru au cours des deux siècles qui ont suivi la conquête et […] les formes plus récentes de la fidélité indépendantiste». Suit une série de commentaires actuels sur des livres publiés entre 1988 et 2004 (1res éditions ou rééditions) dont les titres et les auteurs parlent d’eux-mêmes : Le vierge incendié de Paul-Marie Lapointe, L’âge de la parole de Roland Giguère, L’amélanchier de Jacques Ferron, côté fiction ; Le sort de la culture de Fernand Dumont, La question du Québec de Marcel Rioux, Journal dénoué de Fernand Ouellette, côté essai, et nous ne citons ici que quelques-uns des commentaires consacrés à des textes devenus des classiques.
À ce dossier festif vient se greffer l’annonce d’un concours lancé en collaboration avec les éditions Typo : « Les vingt ans de Typo ». Pour y participer, il suffit de remplir et de retourner le coupon reproduit à la page 19 du magazine.
Au sommaire de la présente livraison, des articles et des commentaires de lecture qui soulignent des carrières littéraires en pleine progression. Ainsi l’écrivain Philippe Besson («Éclairages complémentaires», entretien avec Thierry Bissonnette) connaît depuis ses débuts il y a cinq ans à peine un succès qui ne se dément pas. De même, Neil Bissoondath («Tous ces mondes en lui», entretien avec Linda Amyot) poursuit une carrière réussie, ses romans et ses nouvelles obtenant une large audience tant du côté anglophone qu’en traduction. Catherine Cusset explique à son tour son parcours d’écrivaine, entrepris après onze années d’enseignement aux États-Unis où elle s’est fixée : ses propos recueillis par Isabelle Collombat sont ceux d’une écrivaine qui se sait controversée «Catherine Cusset, La vie, et rien d’autre».
Sous les rubriques habituelles, paraissent l’article de Paul Renard sur Édouard Estaunié, l’écrivain méconnu, et celui de Naïm Kattan, Prix Athanase-David 2004, qui avoue n’avoir jamais réussi à lire L’Iliade ni L’Odyssée jusqu’à maintenant. Enfin, le collaborateur que toutes les littératures intéressent, Laurent Laplante, passe ici des textes pour la jeunesse à un ensemble de parutions regroupées sous le titre «Lettres, souvenirs, portraits, journaux, mémoires», qu’il baptise : «Les littératures de l’individualité», un éventail fascinant. NB