Pourquoi ne pas l’avouer ? Je suis intimidée. Certes devant l’œuvre littéraire, mais tout autant devant l’engagement profond et soutenu de Nicole Brossard à l’endroit de la parole femme.
Dans L’entaille et la durée1, le fil rouge de sa pensée traverse un demi-siècle, de 1969 à 2019, selon une quarantaine d’essais tirés d’un corpus initial de quelque 300 titres. À ce jour, la seule anthologie de la pensée de Brossard publiée l’a été en anglais, en 2005. Le doigté et l’intelligence du travail de Karim Larose et Chloé Savoie-Bernard, qui ont colligé les textes, comblent avec bonheur cette absence.
Au commencement du verbe femme
Dès ce commencement, Nicole Brossard met à nu une vérité crue et cruelle. Ce verbe femme s’inscrit hors de l’histoire, sa parole subordonnée à l’histoire patriarcale. Pragmatique, elle écrit que la femme qui a beaucoup lu . . .
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