35 ANS – PRISE 3*
AVEC LE TEMPS, va, même les plus gros mots sont domptés et domestiqués. Surtout lorsqu’ils sortent de la bouche d’une poète qui l’a bien déliée [la langue]. Après Maude Veilleux au printemps et Christian Guay-Poliquin à l’été, voici en couverture une troisième figure de la «relève» littéraire, en cette année du 35e anniversaire de Nuit blanche. Sous la forme d’une lettre touchante à une auteure décédée à l’âge de 24 ans, Erika Soucy signe un « Livre jamais lu » qui carbure à l’énergie de l’oralité. Et dévoile au passage son rapport à la littérature de ses amis.
RENVERSÉ. ÉBLOUI. Au point de prendre l’avion pour s’entretenir avec ce Russe qui manie le français comme il l’entend, n’en connaissant pas bien les règles ; le tordant, le secouant. Son écriture est une respiration de la pensée, une musique aux oreilles d’Yvon Poulin, qui a rencontré Dimitri Bortnikov à Paris cet été.
PARTIR OU RESTER ? La figure du poète nomade ou voyageur est omniprésente dans les écrits de Serge Patrice Thibodeau, auteur d’une œuvre exigeante au souffle poétique d’une grande maîtrise. Par Pénélope Cormier, de La septième chute (1990) à L’Isle Haute en marge de Grand-Pré (2017) : parcours du poète-éditeur de Moncton qui inscrit l’Acadie dans l’enchaînement de tous les ailleurs du monde.
UN LIVRE-ÉVÉNEMENT, UN LIVRE-BILAN : La Charte de la langue française. Que reste-t-il de la Charte, plus de 40 ans après son adoption ?
POMME DE DISCORDE. « Des admonestations francophiles du frère Untel jusqu’à la sortie de Marc Cassivi contre les puristes échaudés par les sonorités d’un franglais à la mode, la langue demeure un sujet particulièrement sensible au Québec. » Par David Laporte : « D’un dialogue de sourds sur la langue » dont on n’a pas fini de parler.
* Voir la présentation du numéro 146 : « [C]ette envie d’orienter nos projecteurs vers de jeunes auteurs de 35 ans et moins en cette année du 35e anniversaire de Nuit blanche ».