Un monde sans fin s’ouvre sur une intrigue qui, on s’en doute, ne se dénouera qu’à la toute fin : un chevalier affronte deux soldats de la reine dans la forêt et survit. Gravement blessé à un bras, il demande à un gamin témoin de la scène de l’aider à creuser un trou pour cacher une importante lettre et lui fait promettre de garder le secret : « Si tu apprends que je suis mort, je voudrais que tu viennes rechercher cette lettre et que tu la remettes à un prêtre ».
Entreprise aussi colossale que Les piliers de la terre, Un monde sans fin met en scène les descendants des protagonistes du roman précédent. En fait, l’histoire suit son cours : luttes de pouvoir, violences de toutes sortes, avanies, disettes, épidémies de choléra, petites victoires et grandes défaites Bref, les « bons » affrontent les « méchants ». Nous voilà replongés à l’époque médiévale où les clans s’affrontent et où l’on peut se voir condamner à mort à cause d’un grain de beauté !
La recette, éprouvée, reste la même, à quelques ingrédients près : bien que les noms et les métiers changent, les personnages sont des répliques ‘ gènes et époque obligent ‘ des ecclésiastiques, des nobles et du petit peuple des Piliers de la terre. Ils incarnent tantôt des artisans de génie, des femmes émancipées, rusées et déterminées, tantôt des potentats, des moines ambitieux, des paysans retors qui se côtoient dans la ville de Kingsbridge, désormais célèbre pour sa cathédrale et où, au nom de la gloire personnelle, tout se justifie. Dans Un monde sans fin, on est en pays de connaissance.
Peut-on reprocher à l’auteur de nous servir du « réchauffé » ? Qu’à cela ne tienne ! Une bonne recette bien concoctée est toujours l’occasion de faire bombance. Au menu des succès de librairie, ne cherchez pas Un monde sans fin dans la section des encas, mais plutôt dans celle des gros mangeurs ! Pavé de 1285 pages, ce roman s’adresse aux plus solides appétits ! Lorsqu’on cherche un bon divertissement, Ken Follet fait assurément bonne figure car il sait raconter des histoires.