Explorant la beauté du monde ainsi que sa noirceur ‘ la nôtre, celle de l’être ‘, ce recueil au titre très esthétisé nous vient d’un jeune poète, découvert en 2008, qui n’hésitera point à évoquer Gilbert Langevin ou Denis Vanier. Il est lui-même d’une surprenante lucidité lorsqu’il écrit : « [O]n déménage nos lendemains / mais il n’y a rien à apporter / cela n’existe pas / l’avenir ».
Nous sommes en présence d’une conscience errante dans les dédales d’un univers trop connu, jusqu’à devenir inconnu, et s’exaspérant dans le refuge de l’érotisme. Et l’on n’échappe pas à cette inquiétante quête qui semble ne mener nulle part sinon à l’acte poétique dans un monde où n’existe aucunement de « sens » en soi. Et cet acte surgira du lien essentiel que l’on découvre, bien souvent, entre mort, créativité, présence à soi, de soi au monde et absurdité : « [J]e mets de l’ordre / dans ma révolte / et fais mes bagages / pour les défaire plus loin / au large où vivre / c’est ne pas espérer / ne pas désespérer / et mourir c’est inventer / la réalité ».