Dans la petite ville de Visby, sur l’île de Gotland, les morts se succèdent depuis qu’on a trouvé, dans sa maison, le cadavre du colombophile Ruben Nilsson. Quelques heures plus tard, à son retour du tournoi de football où elle a servi le déjeuner aux jeunes de Visby, c’est au tour de sa voisine, Berit Hoas, de ressentir des symptômes. Puis, Petter Cederroth, le chauffeur de taxi, est aussi pris de malaise après avoir conduit Berit à l’hôpital. L’hécatombe ne fait que commencer ; et c’est sans compter l’homme égorgé qu’on a découvert à quelques kilomètres de la ville
Dès le début, Anna Jansson délaye l’intrigue annoncée en quatrième de couverture dans les descriptions détaillées de l’amour de jeunesse de Ruben Nilsson, de la maladie de Berit Hoas et de Petter Cederroth, de la grippe aviaire et de la fabrication des vaccins, du flirt sur Internet et des mauvaises surprises qu’il réserve Ajoutons à cette liste une clinique luxueuse que le lecteur soupçonne d’arnaque bien avant les autorités, un looser qui se trouve toujours au mauvais endroit au mauvais moment, des meurtres odieux, un gamin qui voit des fantômes, une valeureuse policière jamais vraiment en action et un beau médecin débordé Sans véritable héros – on voit mal comment Jansson pourrait faire de Maria Wern un personnage récurrent –, L’inconnu du Nord n’a ni la densité ni la force des bons polars. Bref, on est loin de Wallander, Bosh, Angela Gennaro et Patrick Kenzie et compagnie Jansson n’a pas l’habileté des auteurs qui savent créer des atmosphères, tenir le lecteur en haleine, le dérouter et le surprendre. Au contraire, on devine bien vite où elle nous amène, très tôt l’envie nous prend de sauter les trop longues digressions et certaines mièvreries et l’on rêve au prochain livre bien avant d’avoir refermé celui-ci. Malheureusement, tous les auteurs suédois qu’on trouve dans le sillage de l’incontournable Henning Mankell et, plus récemment, de Stieg Larsson, ne sont pas forcément du même calibre on en a ici la preuve. Décevant.