D’entrée de jeu, pour ceux et celles qui ne connaissent pas encore Arnaldur Indridason, disons que cet auteur islandais rappelle Henning Mankell. En effet, le commissaire fétiche d’Indridason, Erlendur Sveinsson, partage quelques traits avec l’enquêteur Kurt Wallander. Erlendur a une personnalité complexe et, de prime abord, énigmatique : fatigué et un peu dépressif, désabusé, divorcé, vivant seul, Erlendur, comme Wallander, est un antihéros. Et tout comme Wallander, il fait preuve d’empathie, ce qui en fait un personnage sympathique que l’on se plaît à fréquenter.
Dans L’homme du lac, une jeune femme, hydrologue, découvre un squelette alors qu’elle effectue les relevés du niveau d’eau d’un lac. En 2000, un tremblement de terre a provoqué le retrait partiel des eaux du lac de Kleifarvatn et révélé ces restes humains jusque-là bien dissimulés au fond du lac. S’ensuit le début d’une enquête qui piétine : les restes humains datent de plusieurs décennies et les indices sont rares. Un seul retient toute l’attention des enquêteurs. Le corps a été lesté par un émetteur radio dont les inscriptions révèlent qu’il s’agit d’un appareil de fabrication russe.
Après des débuts hésitants, l’enquête prend soudain un tour inattendu lorsque Marion, une ancienne collègue à la retraite, révèle à Erlendur qu’à l’époque de la guerre froide, les Russes se livraient à l’espionnage en Islande. C’est à ce moment que débute une enquête passionnante qui nous amène à Leipzig, au cœur d’un système politique répressif où l’amour et l’amitié deviennent hasardeux, voire impossibles. Au fil des découvertes qui mèneront à l’identification du mystérieux homme du lac, une histoire tragique, magnifiquement racontée, prend forme.