Même après 25 années d’écoute, de recherches et de publications sur la musique, je dois avouer bien humblement ne jamais avoir entendu parler de la Phonothèque québécoise, située sur le boulevard De Maisonneuve, à Montréal, et voisine de la Cinémathèque québécoise où je vais de temps à autre. Jamais entendu parler, donc, avant de lire ce livre unique qui retrace l’histoire méconnue de cette jeune institution encore fragile et dont le rayonnement n’atteint pas encore les régions du Québec.
Plus qu’un simple musée du disque ou qu’un musée de la radio, ce centre de diffusion et de documentation touche une variété de supports : des appareils produisant des sons, les disques, les archives et toutes les formes d’enregistrement. On y trouve aussi bien des enregistrements de radioromans, des pochettes de disques, des partitions que des livres sur la musique. La mission de la Phonothèque québécoise est de préserver et d’archiver les enregistrements sonores de toutes sortes, et de diffuser ce patrimoine.
Spécialiste de l’histoire de la musique et de l’opéra, le professeur Réal La Rochelle était on ne peut mieux placé pour relater cette aventure, puisqu’il en a été partie prenante avant même que ce projet ambitieux ne devienne réalité, en avril 1989. Celui-ci y a même contribué matériellement en offrant plusieurs des pièces de sa collection personnelle. Les dix-sept chapitres racontent de l’intérieur la gestation du projet, la recherche de financement, les premières activités, les partenariats et les appuis reçus. En prime, Réal La Rochelle nous fournit une sélection des disques irremplaçables qu’il emporterait sur une île déserte : liste de trésors méconnus choisis par un mélomane qui a consacré toute sa vie à apprécier et à collectionner les musiques. Parmi ses préférences, retenons plusieurs œuvres de Chostakovitch et quelques airs d’opéra. En supplément, on trouvera un CD de quinze minutes ‘ très décevant ‘ réalisé par Jean-Sébastien Durocher ; un collage assez cacophonique regroupant aléatoirement de courts extraits d’émissions juxtaposés à des échantillons de musiques diverses. C’est assez insupportable. On aurait pu présenter autrement, et plus précisément, certains morceaux rares des archives sonores de la Phonothèque québécoise.