Quatrième volet du cycle « La diaspora des Desrosiers », Le passage obligé nous présente Nana au carrefour de l’adolescence et de l’âge adulte, cette étape cruciale de la vie qui, au début du XXe siècle, pouvait arriver sans crier gare avec son lot de responsabilités et de nostalgie. Quant à Maria, sa mère, on la retrouve inchangée, rebelle, accablée de remords, toujours aussi tiraillée entre son désir de liberté et l’amour de ses enfants : « Une mère sans cœur ! C’est ça que chus ! Une mère sans cœur ! »
Une grande partie du roman se passe en Saskatchewan, chez Méo et Joséphine, où les quatre enfants de Maria sont enfin réunis en attendant que leur mère revienne les chercher avant le début des classes. Le temps passe et Maria ne se pointe pas le bout du nez si bien que Rhéauna décide d’aller rencontrer la nouvelle maîtresse d’école, espérant la convaincre d’accepter que Théo, dont elle a la charge, l’accompagne en classe. Mais les plans et les rêves de Nana s’effondrent les uns après les autres à la suite du décès de sa grand-mère Joséphine.
Le dernier volet de l’histoire des Desrosiers est plus bouleversant que les autres car plusieurs personnages y font face à des « passages obligés » à commencer par Joséphine qui, malgré l’amour de ceux qui l’entourent, se retrouve seule devant la mort. L’heure est grave aussi pour Maria qui doit faire le choix le plus difficile de sa vie Enfin, Nana y fait ses adieux définitifs à une période de sa vie, tumultueuse et somme toute pas très heureuse, en jetant le cahier d’histoires qui l’a réconfortée et inspirée : « Elle regarde les dernières cendres du cahier de Josaphat-le-Violon s’éteindre. Elle vient de mettre fin à son enfance ».
Peuplé de personnages qui évoquent les gens ordinaires, l’univers de Michel Tremblay puise dans les racines de l’auteur pour affirmer son identité et dans ses souvenirs qui révèlent sa profonde humanité.