James Orbinski est un médecin canadien qui a Suvré dans plusieurs pays au sein de Médecins sans frontières (MSF), l’ONG humanitaire qui offre une assistance médicale d’urgence lors de conflits armés, de catastrophes naturelles, d’épidémies et de famines. Il était le président international de l’organisme lorsqu’il s’est vu octroyer le prix Nobel de la paix, en 1999. Il a aussi contribué à fonder Dignitas International, dont le mandat est de secourir les personnes atteintes du VIH au Malawi et dans d’autres pays en développement, et a travaillé à rendre accessibles des médicaments autrefois hors de portée de ces gens. Il s’est même impliqué dans l’Initiative médicaments contre les maladies négligées, une organisation de recherche qui a pour objectif le développement de médicaments destinés à lutter contre les maladies surtout présentes dans les pays pauvres, des maladies négligées par les multinationales pharmaceutiques qui y voient de faibles perspectives de profits.
On constate donc que le docteur Orbinski se sent interpellé par le sort des victimes les plus vulnérables de la planète. Dans Le cauchemar humanitaire, il nous fait partager, de façon poignante, ses sentiments et notamment son empathie à l’endroit de ceux et celles qu’il a accompagnés dans leur ultimes instants, qu’il a soignés et parfois guéris. Il relate comment il a « été témoin de famines, d’épidémies, de maladies évitables, de la guerre et de ses crimes, et de génocides ». Parmi toutes les horreurs auxquelles il a assisté, le génocide rwandais l’a particulièrement marqué. Il avoue que cela l’a anéanti, que c’est là qu’il a « pleinement pris conscience de ce dont nous étions capables, nous autres humains ».
On le comprend aisément lorsqu’on lit le récit de ces tueries où il n’est pas seulement question de massacrer des Tutsis mais aussi de violer, charcuter, démembrer, en somme de semer la terreur avec une cruauté délibérée.
Le cauchemar humanitaire est un de ces livres dont on ne sort pas indemne. Ce n’est pas un ouvrage léger, loin de là, mais c’est un témoignage qui fait comprendre combien le fanatisme peut engendrer d’horreur et de cruauté et pourquoi il faut soutenir les organisations comme MSF.