L’année d’après est fait de ces éclats de conscience salvateurs, comme des îles dans le temps oublieux. À travers eux, Geneviève Letarte rend compte, au jour le jour semble-t-il, des mouvements intérieurs qui suivent la perte de l’être cher. Et la lente « repossession » de soi-même.
D’abord, celle qui fuit « par toutes les brèches » voudrait s’évanouir dans la multitude, revenir à ce tout mythique d’avant la naissance, à cette paisible nuit. Mais elle n’est qu’elle-même, prise dans un corps souffrant : « Le ventre / […] n’est rempli que de soi ». Autour, les plantes, les murs de la maison, les rues, les gens, leur ego démesuré, tout lui semble étranger. À part peut-être ce creux dans le réel, cette absence : « Mon regard vogue / Aux alentours / Comme un oiseau surpris // Il y avait quelqu’un ici ».
Puis, le monde se rapproche. Les poèmes alors traduisent des moments de grâce avec la . . .
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