Le sous-titre de ce livre1 n'est ni taquinerie ni reproche : il souligne le contraste qui a marqué la carrière de Thérèse Casgrain : irrévocablement marquée par son appartenance à une classe sociale riche de biens et d'avantages, elle se porta pourtant cent fois à la défense des humbles. Nicolle Forget insistera sur ce trait en évitant aussi bien l'acharnement que la complaisance, mais sans dissimuler les contradictions qui en résultaient.
La cuillère d'argent
Le fait est connu : le père de Thérèse, Rodolphe Forget, fut le Québécois le plus riche de son temps. Il mit le pied à l'étrier grâce à son oncle Louis-Joseph, seul Canadien français en lice lorsque la Chambre des agents de change devint, en 1874, la Bourse de Montréal. Rodolphe dut, à son exemple, subir son apprentissage, « le temps d'apprendre, d'atteindre sa majorité et de mettre de . . .
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