Une mort collégiale est la dixième enquête du personnage Charlie Salter, inspecteur d’état-major de la Ville de Toronto qui a connu un franc succès dans ses affaires précédentes. Quant à Eric Wright, il est un écrivain canadien estimé dans le monde du polar puisqu’il a décroché pas moins de quatre prix Arthur-Ellis, récompense littéraire canadienne offerte tous les ans aux auteurs d’œuvres qui se démarquent dans la mise en scène de crimes mystérieux.
Wright nous introduit souvent dans son monde policier de la même manière : un meurtre se produit et Charlie Salter veut s’en mêler pour se sortir de sa routine, qui semble l’ennuyer. L’enquête est entrecoupée de parcelles de la vie privée du personnage, qui diluent le mystère, mais humanisent l’inspecteur et l’ancrent dans la réalité. Dans le cas d’Une mort collégiale, le père de Charlie Salter entre à l’hôpital, inconscient, à la suite d’une chute, une situation qui s’écarte de l’enquête et qui amène Salter à se poser plusieurs questions sur les relations filiales. Ce bouleversement émotionnel amène le héros à rédiger un journal dans lequel il relate toutes les observations faites lors de son enquête au Bathurst College, où l’homme assassiné venait d’être élu comme doyen. Étant donné que le lecteur est témoin du moindre geste et de la moindre parole de l’inspecteur tout au long du récit, la lecture de ce journal est quelque peu redondante. En réalité, Une mort collégiale s’avère une très bonne enquête pourvue de complexité par son grand nombre de suspects, par la corruption et l’implication dans la politique universitaire des personnes interrogées. Cependant, le rythme du récit demeure plutôt lent. Wright applique une formule classique du polar, n’invente rien, reste plus ou moins avec les mêmes scénarios de roman en roman, une formule qui semble gagnante puisque le renom de cet auteur n’est plus à démontrer.