Le poète franco-ontarien – plus précisément de Timmins, qu’il évoquera souvent dans le présent recueil – se révèle près des enjeux humains dont se distancera cependant par l’écriture poétique. Il fera en sorte que l’on ne soit plus – le temps d’une lecture ! – les incorrigibles pantins que nous sommes trop souvent… Les figures de Jack Kerouac, d’Allen Ginsberg et de Neal Cassady, ces grands de la Beat generation, nous sont présentées à la fois avec sérieux et humour : on « décale » ainsi du morne horizon du quotidien. Mais le poète est toujours présent à lui-même et à son milieu d’origine, ce nord de l’Ontario qui semble si gris. Et c’est l’évocation de ses enracinements qui prendra beaucoup d’espace dans le présent recueil. Cependant, comme dans la plupart de ses œuvres, Patrice Desbiens se livre à nous comme un existentialiste qui ne décale plus… I1 semble errer tant dans sa vie que dans son écriture. « Je traîne mon ombre / par la main ! derrière moi / dans la rue. » Plus loin, il semble question d’une perte d’identité lorsqu’il écrit : « Je ne sais pas qui / je suis. / Je ne suis qu’un passant » Mais qui passe ainsi ? Et pour se rendre où ? Ne cite-t-il pas en ouverture, à bon escient, Jack Kerouac, qui nous dit que tout est vide, se considérant sans existence tangible ?
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