Alors même qu’il s’initie à la lecture avec Les mille et une nuits, le désir d’écrire s’insinue dans l’esprit du futur Prix Nobel de littérature. Sensible, vif et intelligent, le jeune Gabriel engrange tout au long de sa jeunesse des souvenirs qui ourdiront la trame de ses romans. Car le génie de Gabriel García Márquez transforme invariablement les événements et les anecdotes en chefs-d’œuvre !
Quoi de plus intéressant que de découvrir le parcours d’un écrivain, d’assister à la naissance, au sein d’une famille de onze enfants, d’un géant. « Quel milieu familial eût été plus propice à éveiller ma vocation que cette maison de fous peuplée de femmes au caractère invraisemblable ! Mon grand-père et moi étions les seuls hommes. »
Dans Vivre pour la raconter, Gabriel García Márquez voyage à travers les trente premières années de sa vie et nous en livre des bribes à la manière de Márquez ! On retrouve en effet dans ce premier tome de ses mémoires d’enfance et de jeunesse toute la verve que l’on connaît de l’écrivain. C’est un véritable roman qui revisite les lieux de Cent ans de solitude, de L’amour au temps du choléra, de Chronique d’une mort annoncée Aracataca, Bogotá, Macondo, Barranquilla, Sucre, Carthagène, des villes que, pour peu, on croirait sorties tout droit de l’imagination riche et intarissable de l’auteur. Au fil des pages, on a l’étrange impression que réalité et fiction ne font qu’un, que la vie de García Márquez constitue son meilleur roman !
« Chaque chose sur laquelle se posait mon regard faisait naître en moi l’anxiété irrépressible d’écrire pour ne pas mourir. » Et aujourd’hui, comme le dit si bien le titre de la première partie de ses mémoires, il vit pour la raconter cette vie torrentueuse que l’on voudrait immortelle.