Après le Traité des couleurs des mêmes auteurs Libero Zuppiroli et Marie-Noëlle Bussac, les Presses polytechniques et universitaires romandes nous proposent de découvrir ce nouveau Traité de la lumière. Nouveau, en effet, puisque parmi d’autres philosophes, scientifiques et artistes renommés, Descartes et Huygens avaient déjà fait paraître un ouvrage sous le même titre, soit respectivement en 1633 et 1690. Depuis 2000 ans av. J.-C., ils sont nombreux à vouloir percer les mystères de cet élément visible mais insaisissable. D’où provient la lumière ? Des yeux ? De l’âme des objets ? s’est-on un jour demandé. Comment voyage-t-elle ? Est-elle un corps ou une onde ?
Ce livre-ci, sans autre prétention que pédagogique, fait le point sur les questions aussi bien physiques que techniques qu’a suscitées le phénomène dans l’histoire jusqu’à aujourd’hui. La première partie de l’ouvrage, dit-on en quatrième de couverture, s’adresse avant tout à un public non spécialisé, mais il faut tout de même quelque effort intellectuel pour pénétrer les recoins les plus abscons des théories émises, surtout celles qui font appel à des connaissances mathématiques ou physiques. Car dès l’Antiquité, c’est à coup de formules mathématiques qu’on a tenté d’appréhender la lumière, plus que par des élucubrations sans fondements. Quant à la deuxième partie du livre, elle s’adresse exclusivement à ceux et celles qui savent s’y retrouver dans l’univers de l’algèbre et qui ont une base solide en science. Les étudiants dans le domaine trouveront à coup sûr la rigueur qu’ils recherchent. D’ailleurs, l’ouvrage semble avoir été conçu pour eux. Les plus paresseux – mais prêts à travailler un peu ! – devraient se tourner vers une lecture moins laborieuse mais tout aussi enrichissante, comme Les voies de la lumière de Trinh Xuan Thuan, dont une version abrégée est parue récemment. À la différence du Traité de la lumière, Les voies de la lumière s’attarde un peu moins sur les applications techniques comme l’optique, le laser, etc., pour donner plus d’espace aux débuts fascinants de cette source d’énergie et à sa possible fin.
Il faut souligner l’aspect très soigné du Traité de la lumière, imprimé sur papier glacé. Bien que les images soient toutes en noir et blanc, sans doute à cause de contraintes financières, les concepteurs ont su leur donner l’élégance propre aux beaux livres.