Tout comme Socrate a été prévenu de sa mort, Cornélius sait la sienne prochaine. Les détails lui importent peu, il tient seulement à quantifier le sursis. De manière à sauter du train avant son entrée dans l'ultime gare. Ce temps étroitement rationné, il l'emploie à faire défiler le passé sur son écran mental et, aux fins de comparaison, à demander des comptes à Socrate. Puisqu'il déboulonnait les suffisances en même temps qu'il s'affrontait à tous les mystères, Socrate ne devrait-il pas tout savoir du sens de la vie et de la mort ? Comme Socrate ne quitte guère son mutisme, le va-et-vient entre Athènes et le présent contribue surtout à accentuer chez Cornélius le sentiment du vide et de la futilité. Il n'aura été, conclut-il, « qu'une conscience exilée, malheureuse et errante ». Il aura beau chercher et trouver des défauts à Socrate, cela ne le consolera pas de son inutilité.
Le pâle h . . .
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