« Un lit de lumière, une chaise de silence, une table en bois d’espérance, rien d’autre : telle est la petite chambre dont l’âme est locataire. »
On entre dans un livre de Christian Bobin comme on pénètre dans la demeure d’un ami. Tout nous est familier : les meubles, la lumière, la disposition des premiers et l’épanchement de la seconde. On pourrait s’y déplacer en pensée, le souvenir effleurant la surface des choses, et s’émerveiller chaque fois de porter un regard neuf sur ce que l’on croyait pourtant connaître comme le fond de sa poche. Puis aussitôt constater que s’y trouve toujours un recoin oublié qui avait échappé à notre attention, d’où surgit tantôt le sourire d’un enfant, le souvenir d’un père qui s’en est allé là où le regard ne porte plus, là où le cœur se voit obligé de prendre la relève. Il est beaucoup question du père dans ce recueil, de la mort, mais aussi, comme le titre l’indique, de promesse, d’espoir, de passage d’un état à un autre, d’une vie à une autre. « Quand on voit ce monde on voit l’autre en transparence, comme le filigrane pris dans la trame du papier. »
« Nous ne trouverons pas de notre vivant la vérité, écrit Christian Bobin, mais qui sait si, en la cherchant malgré tout, elle ne s’approchera pas de nous, attendrie par nos efforts ? »
La recherche de ce qu’il y a de meilleur en chacun de nous sourd de chacune de ces lignes.
À souligner que le même éditeur, dans la collection « Poésie/Gallimard », vient de rassembler plusieurs autres textes parus ailleurs, dont Le huitième jour de la semaine, L’éloignement du monde, Le colporteur ainsi que L’enchantement simple, sous ce dernier titre.