Propagande est une pièce de théâtre qui se passe dans les bureaux d’une petite agence de publicité essayant de faire sa marque dans un monde très compétitif. Les propriétaires, François et Sébastien, tenteront tant bien que mal de se frayer un chemin dans ce monde. Ils réussiront, en y laissant, par contre, quelques idéaux. À la veille du référendum sur l’indépendance du Québec, ils auront à faire des choix professionnels qui influenceront directement leur cheminement personnel. Leur amitié survivra-t-elle à la dure réalité de cet univers sans pitié ?
Le dialogue, à la fois drôle et incisif, critique les mondes de la publicité et de la politique, et interroge l’intégrité de chacun par rapport à ses idéaux. Les personnages évoluent dans un univers rempli de clichés et de contradictions. L’auteur juxtapose très efficacement, en alternance, deux scènes où, dans un bureau, Maryse et Sébastien font le procès de Louis et, juste à côté, dans un autre bureau et en même temps, Louis et François font le procès de Sébastien. Utilisant avec dextérité la distanciation, procédé théâtral qui nous fait voir le théâtre dans le théâtre, l’auteur fait ainsi plusieurs clins d’œil au public. Il s’amuse même à parler de son texte par la voix de Sébastien, le protagoniste (qu’il a d’ailleurs interprété lors de la création), qui rend service à un « chum » en créant l’affiche de son spectacle Propagande : « Ça me faisait du bien de travailler sur quelque chose qui a du contenu pour une fois ». Ce sont les personnages de femmes qui éveillent le questionnement intérieur de Sébastien. Tour à tour, elles l’aideront à se positionner par rapport à ses choix et à son avenir.
Une pièce très dynamique au ton réaliste, drôle et moderne. La réflexion identitaire et politique de l’auteur est sans équivoque. « Comment on fait pour se perdre sans voir qu’on se perd ? Comme à petit feu » Un texte plein de sens, mais jamais lourd.