Présence de Georges Hyvernaud regroupe les communications d’un colloque tenu à l’Université de Reims en 1999. Il s’agit d’un premier ouvrage sur Hyvernaud (si l’on exclut le premier Bulletin édité par l’Amicale des élèves et anciens élèves d’Hyvernaud en 1998), dont les récits La peau et les os (1949) et Le wagon à vaches (1953), redécouverts récemment, créent un enthousiasme pleinement justifié.
Les interventions sont de divers ordres : spécificité des oflags, qui permet de mieux comprendre les conditions d’internement vécues par Hyvernaud (voir Carnets d’oflag) ; témoignages d’anciens élèves de l’écrivain sur la pédagogie du professeur ; études de l’image de l’enseignant et de l’enseignement dans l’uvre, du statut autofictif de La peau et les os, des nombreux épigraphes du Wagon à vaches, du rapport d’Hyvernaud au théâtre, des composantes qui permettent de situer Hyvernaud dans la lignée des grands moralistes français ; commentaire de la lecture des romans d’Hyvernaud par Raymond Guérin, qui fut le premier préfacier de La peau et les os, et, inversement, commentaire sur la lecture de Proust par Hyvernaud ; mise en perspective des difficultés de traduire Hyvernaud en italien et en polonais ; etc. On le voit, l’ouvrage se promène entre l’observation personnelle admirative (interventions occasionnées par le personnage du professeur, mais néanmoins propres au contexte institutionnel de l’écrivain méconnu) et l’essai d’analyse stylistique ou thématique qui inaugure timidement (mais sûrement) une saisie critique que ne saurait dans l’avenir susciter plus largement l’uvre d’Hyvernaud. Il y a là, assurément, une uvre sur laquelle il faudra revenir bientôt.