En ce début du troisième millénaire, le sentiment de responsabilité collective à l’égard des problèmes que connaissent les pays en développement est de plus en plus répandu. Pourtant, même si les pays industrialisés montrent, en principe, plus d’ouverture que jamais pour trouver des solutions au déséquilibre affectant le commerce entre pays pauvres et pays riches, dans la pratique les changements sont trop souvent lents et peu efficaces.
Ainsi, les récentes conférences de négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), tenues à Cancún en 2003 et à Hong Kong en 2006, se sont toutes deux soldées par un échec, les pays riches ne parvenant pas, globalement, à s’entendre avec les pays pauvres. Ces derniers sont réticents à signer de nouvelles ententes commerciales après avoir eu l’impression de s’être souvent « fait avoir » lors des accords antérieurs. Devant cette impasse, la dernière ronde de négociations de l’OMC (le Doha Round) a été suspendue sine die.
À la suite de l’échec de Cancún, le Commonwealth britannique a chargé les économistes Joseph E. Stiglitz et Andrew Charlton de répondre à cette question : « Quel serait le profil d’un véritable cycle du développement – d’un cycle qui refléterait les intérêts et les préoccupations des pays en développement et les aiderait à se développer ? » Pour un commerce mondial plus juste est, en somme, leur réponse.
Ils y tracent d’abord brièvement l’historique de l’Organisation mondiale du commerce. Puis, ils montrent pourquoi « les pays en développement ont raison de craindre d’être désavantagés par le Doha Round (s’ils acceptent ce que leur demandent les pays développés) ». Ils citent notamment comme exemple la croissance économique phénoménale des pays de l’Asie orientale au cours des trois dernières décennies. Ils rappellent que plusieurs des politiques économiques mises en œuvre par ces pays sont maintenant interdites aux pays en développement, selon les accords de l’OMC.
Les auteurs battent en brèche certaines théories économiques sur lesquelles se fondent les politiques de l’OMC. Ils donnent l’exemple de la réussite de la Thaïlande et de la Malaisie qui invalide la théorie voulant que les phases initiales du développement s’accompagnent forcément d’une montée des inégalités.
Bref, Pour un commerce mondial plus juste plaira à ceux qui s’intéressent au commerce international et à la croissance des pays en développement. Sa présentation quelque peu didactique avec tableaux et graphiques n’en fait cependant pas un ouvrage grand public.