« Le monde, affirmait le célèbre écrivain voyageur Nicolas Bouvier, est constamment polyphonique alors que nous n'en avons, par carence ou paresse, qu'une lecture monodique. » D'où l'intérêt d'en proposer d'autres lectures, me disais-je, en terminant le livre de Catherine-Lune Grayson, une journaliste qui s'est inspirée de son expérience de travailleuse humanitaire en Afrique (Tchad, Burundi, Tanzanie, Somalie, etc.) pour écrire des impressions de voyage d'une étonnante polyphonie. Parlant des horreurs de la guerre civile et des souffrances des camps de réfugiés, elle nous donne à voir les zones de crise sous un angle différent de celui qu'adoptent généralement les médias occidentaux. Il ne s'agit pas ici de compter les morts, de rapporter des scènes d'apocalypse, de restreindre l'Afrique à ses problèmes, de la décrire « comme un tout homogène et misérable qui meurt du sida ». L'auteure choisit plutôt de laisser libre . . .
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