Depuis quelques années déjà, le roman policier se régionalise, pour le meilleur ou pour le pire. L’intrigue du polar traditionnel se déroulait principalement dans les rues des grandes métropoles : New York, Londres, Paris, Berlin. Puis, au cours des années 1970-1980 on vit surgir de plus en plus de bureaux de détectives dans les petits bleds de province, dans les réserves indiennes, dans l’arrière-pays australien et autres lieux non conventionnels. Aurons-nous droit maintenant au polar choucroute, au crime cassoulet ? Si la tendance se maintient Mortes neiges est publié dans une collection intitulée « Polars régionaux ». Depuis quelques temps, ces collections ont tendance à se multiplier, situant leurs intrigues dans un coin de pays typique. Celle-ci se déroule dans le Mercantour (Alpes-Maritimes, le long de la frontière italienne) et mêle assez adroitement une intrigue policière traditionelle (des meurtres, un enquêteur) et la couleur locale. Rien ne va plus dans le village de Lauzet. La vallée est en ébullition car les loups, que les habitants croyaient avoir éradiqués, sont de retour. Dès lors, les défenseurs de la nature, les verts ou les écolos, s’en prennent aux éleveurs et aux chasseurs et réciproquement. Tout se beau monde s’engueule et s’empoigne sous le regard inquiet des pouvoirs publics et l’œil vorace des médias. Pour compliquer le tout, on retrouve les cadavres d’un couple assassiné près d’un refuge de randonneurs. La gendarmerie locale intervient, mais piétine, cela va de soi (dans la fiction !). Gilles Rahin, un flic déchu, qui vient de débarquer en congé forcé, se lance dans une enquête périlleuse parsemée d’embûches. Je mentirais en disant que je me suis ennuyé à lire cette enquête policière bien ancrée dans le terroir. Mais elle n’est ni très originale, ni particulièrement ingénieuse. Les personnages sont bien campés et Grégoire Gauchet, journaliste aux Dernières Nouvelles d’Alsace sait raconter une histoire qui se tient. Ajoutons qu’au delà d’une intrigue somme toute assez banale, il nous donne tout de même envie d’aller visiter ce coin de pays qui abrite un parc national. Qui sait ? Peut-être ça, la vocation première de ces polars dits régionalistes dont la couverture arbore un bout de carte routière ! Bon voyage !
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