Il y a un décalage entre la parution de Mauvaises passes en français et sa publication en arabe en 2006. Les lecteurs francophones reçoivent ce texte après le printemps arabe et ne peuvent s’empêcher de le lire à la lumière du soulèvement du peuple égyptien en 2011.
On retrouve, en effet, dans ce court roman, les ferments de la révolution à venir : la pauvreté, le chômage, la crise du logement, les clivages sociaux, les interdits religieux et les commandements de la tradition. Rien n’est simple pour Mohamed Ibrahim, narrateur et ancien propriétaire d’une salle de jeux électroniques qui servait de refuge mixte aux jeunes lycéens privés de lieux de rencontre. Jugée contraire aux bonnes mœurs, la salle est fermée et, depuis, Mohamed Ibrahim erre en quête d’une échappatoire, d’un improbable moment de plaisir, d’une solution à l’impossibilité de réalisation de la moindre aspiration personnelle.
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