Quand il en va de Maurice Barrès, écrivain autrefois adulé, on sent que l'histoire a tranché. Le voilà devenu « infréquentable », ainsi que le résume un blogueur. Malgré quelques tentatives récentes : une biographie signée Sarah Vajda chez Flammarion, un premier roman de Jérôme Fronty en 2005, Cavale-toi, Barrès, ou l'édition de correspondances inédites (avec Verlaine, Rachilde, Anna de Noailles ), rien n'y fait : c'est toujours la vision (hélas fondée) de l'historien Zeev Sternhell, associant Barrès à un proto-fasciste, qui l'emporte. L'actuelle mise au ban de Barrès a des précédents jusqu'aux dadaïstes, qui intentèrent en 1921 à cet ancien « Prince de la jeunesse » un simulacre de procès au chef d'accusation éloquent : « attentat à la sûreté de l'esprit ». C'est dans un tel contexte d'antipathie que l'ouvrage ' fin et complet ' de Jean-Pierre Colin vient redonner l'heure juste.
Sans . . .
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