Lancée il y a une vingtaine d'années, cette biographie renaît sans la moindre ride. Ni alourdie par un fatras de notes infrapaginales, ni truffée d'éloges sirupeux, l'œuvre dessine d'une pionnière récemment réexaminée un portrait fin et crédible, éclairant et abordable. L'humour, si rare à propos des gloires nationales, ose même humaniser les personnages officiels. Ainsi, Madeleine de La Peltrie, trop pressée de consacrer tous ses biens à Montréal, « en oublie qu'elle avait déjà donné les siens aux ursulines ». Le résumé de la biographe est au moins souriant, peut-être moqueur : pendant que Marie de l'Incarnation remercie le bon Dieu de l'avoir traitée comme saint François « que son père abandonna et à qui il rendit jusqu'à ses propres habits », « les sœurs murmurent contre leur prieure et lui reprochent de s'être laissé dépouiller sans rien dire ». La vertu est de mise, mais Marie de l'Incarnation n . . .
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