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MALDOROR

Nancy Vickers n’avait pas publié de nouveau roman depuis Les satins du diable (2002). Mais quatorze ans plus tard, la facture gothique de Maldoror est habitée par les mêmes images, les mêmes obsessions, les mêmes tensions narratives.
Le roman est construit autour de la folie de la sorcière et artiste-peintre Vanessa Moon, qui est hantée par l’esprit de son amie Sévérine, décédée de mort violente. Quand sa fille Immaculée meurt en couches, Vanessa croit retrouver l’esprit de Sévérine et de sa fille dans les jumeaux mis au monde, un garçon, Océan, et une fille, Trinité. Cependant, les jumeaux se révoltent peu à peu contre les pratiques de sorcellerie de leur grand-mère. Vingt ans plus tard, laissée entre les mains diaboliques de Vanessa, Trinité accouche de jumeaux hydrocéphales qui lui coûtent la vie, tandis qu’Océan brûle dans l’incendie provoqué par la sorcière.
Autour de ces événements, l’auteure crée toute une ambiance symbolique empruntée, dans les deux sens du mot. Au-delà de la référence boiteuse au célèbre ouvrage du comte de Lautréamont, les personnages, et notamment un célèbre compositeur appelé le Vampire de la musique, circulent dans une atmosphère ésotérique et funéraire, où les revenants hantent leurs rêves et les rituels sont macabres. Les couleurs et les décors font inévitablement songer aux toiles des peintres préraphaélites. Mais tout cela est lourd, sent l’effort, ne parvient pas à dépasser le cliché. Cette application dans l’usage de métaphores décadentes est compassée et cérémonieuse. Tout ce registre symbolique, plat et monotone, ne fait que grimacer.

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