Ma vie assassinée est le premier livre d’Agnès Ruiz, une jeune Montréalaise d’adoption. Ce roman aurait pu être charmant si le style n’avait pas été négligé et si l’influence de belles images du cinéma américain (ou de mauvais romans d’amour) n’avait pas été si évidente.
Dès le début, on voit que l’auteure n’est pas trop attentive aux phrases qu’elle écrit. Un paragraphe de dix phrases en contient trois qui commencent par « c’est ainsi que » et sept autres commençant par « Elle ». Après quelques pages, le lecteur est sérieusement dérangé par cette négligence, par les points de suspension ou d’exclamation qui s’entassent sans que ce ne soit justifié. Une fois son attention attirée par ces maladresses, le lecteur ne voit plus que les défauts du texte : les dialogues manquent de vivacité, les remarques entre les répliques sont trop longues, tous les personnages parlent à voix haute lorsqu’ils se trouvent seuls. Les explications des sentiments sont si détaillées, tant de fois répétées que le lecteur finit par se demander si l’auteure se moque de sa capacité de comprendre.
L’histoire de ce roman tourne autour de Mady et Guillaume, une jeune Française et un Québécois, qui vivent une parfaite histoire d’amour mais qui seront obligés, par un concours de circonstances et plus encore par une tierce personne, de renoncer l’un à l’autre. Vingt et un ans plus tard, Mady découvrira que certains événements qui ont marqué sa vie n’étaient que des mensonges, qu’une simple vengeance, dont les motifs resteront cependant peu clairs ! Le passage qui aurait dû nous expliquer l’origine de toutes ces péripéties n’est pas suffisamment élaboré (alors que les autres le sont trop). Dans la dernière moitié du livre on trouve des passages touchants, mieux écrits, mais « un happy end à tout prix » enlève la crédibilité au texte. Le malfaiteur est puni, les amants d’antan se sont retrouvés et tout va pour le mieux.