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L’OMBRE DU CAMÉLÉON

398 pages
29,95 $
Trad. de l’anglais par Nathalie Gouyé-Guilbert
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La célèbre maîtresse britannique du crime Minette Walters nous a habitués, au fil de son œuvre, aux intrigues palpitantes, toujours originales et complexes, riches de personnages profonds, en demi-teintes et souvent très attachants.

L’ombre du caméléon, son douzième roman, se situe dans la continuité des ouvrages précédents, mais pénètre plus résolument encore dans des sujets d’actualité brûlante, plus spécifiquement la guerre en Irak, le sort des anciens combattants et la déshumanisation qui marque les conflits armés de l’ère moderne.

Dans L’ombre du caméléon, l’auteure du roman Les démons de Barton House, fidèle à son habitude, renouvelle entièrement sa galaxie de protagonistes, comme on change de garde-robe, sans un regret. Elle nous présente son nouvel antihéros, Charles. Jeune officier jadis très beau, affable et brillant, Charles rentre d’Irak en loques, massacré psychiquement plus encore que physiquement. Défiguré, il surprend son entourage par son comportement, sa violence, ses gestes imprévisibles, sa haine des femmes. Charles est-il encore le même homme ? Constitue-t-il un danger ? Est-il encore humain ?

Peut-on, se demande Minette Walters dans L’ombre du caméléon, perdre son âme, voire devenir un monstre, à la suite d’un traumatisme aussi grave que celui subi par Charles, qui, outre ses blessures apparentes, porte en lui la culpabilité de la mort de deux de ses hommes, tombés au combat ?

Le lecteur est entraîné dans le sillage de Charles, et, grâce à la main habile de Minette Walters, se sent subtilement partagé entre pitié et méfiance envers cet estropié qui connaîtra la descente aux enfers, l’isolement, la raillerie, la manipulation. Et surtout, qui deviendra le suspect numéro un de la police dans une série de meurtres sordides d’anciens soldats homosexuels.

L’univers de Walters est noir, sa vision de l’âme humaine n’est pas réjouissante, mais la rédemption et la force des sentiments ne sont jamais hors de portée. Dans L’ombre du caméléon, cette rédemption se présente sous les traits de plusieurs personnages, dont Jackson, médecin, lesbienne au grand cœur, qui tendra une main bourrue, mais secourable à Charles. La suite, délicieuse et inquiétante, vous appartient, lecteurs

 

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