L’ouvrage découle d’un colloque, tenu à Liège en 2001, qui regroupait des spécialistes des littératures québécoises et belges. La première section réunit trois textes plus théoriques de Lise Gauvin, de Jean-Marie Klinkenberg et de Michel Biron. D’ailleurs, les travaux des deux premiers, tout comme ceux de Gilles Deleuze et Félix Guattari et de Rainier Grutman, sur l’hétérolinguisme, seront mis à contribution par les autres auteurs tout au long de l’ouvrage. Ces trois textes font un excellent tour de la question, saisissant d’emblée les enjeux liés au fonctionnement des littératures francophones, tant au plan linguistique qu’institutionnel.
La deuxième partie de l’ouvrage comprend douze études, dont trois sur la littérature belge et une sur la littérature acadienne. Elles portent tant sur la thématique linguistique que sur la langue dans laquelle les textes sont écrits et proposent des réflexions fort pertinentes sur la question du rapport à la langue. Celles de R. Boudreau, de K. Larose et de R. Grutman sont particulièrement intéressantes pour l’analyse éclairée des enjeux liés à l’utilisation de variations linguistiques : niveaux de langue, langues inventées ou étrangères… De même, l’article de L. Verstraete-Hansen s’avère fort pertinent puisqu’il remet en question l’idée que les littératures mineures sont dominées par un centre extérieur, pour montrer qu’il est souvent intrinsèque à l’institution littéraire locale.
La troisième partie s’intitule « Itinéraires comparés » et regroupe six textes plus disparates. À part celui de P. Halen sur l’image de la France, ou du centre, dans trois romans – un québécois, un belge et un antillais -, ils portent sur des genres ou des questions qui sont quelque peu en marge de la littérature : la poésie du dimanche dans les hebdomadaires régionaux, les recueils de pastiches, la représentation de la France dans la critique littéraire journalistique et l’utilisation des niveaux de langue dans le roman québécois.
L’ouvrage se clôt sur des « Conclusions fictives », sorte de rétrospective de l’ensemble du recueil. Les textes qui le composent seront particulièrement utiles à tous ceux qui s’intéressent aux rapports entre langue et littérature.