Deux auteurs. Deux histoires. Deux horizons. Une œuvre. Une passion : écrire.
D’un côté, il y a Louise Blouin. Toute en nuances, en finesse, en images posées et pleines de sagesse ! Les mots, chez Louise Blouin, deviennent un moyen de se soustraire à l’attente perpétuelle. Ils ont le pouvoir de créer, de libérer. Et la poésie, elle, vit partout, palpite sous les pieds des passants, bourgeonne aux branches des arbres. Cette poésie, d’ailleurs, repousse les frontières. Elle se rend à Paris, à Alger, au Kosovo, à Londres, à Mexico tous ces lieux s’imbriquent pour créer l’univers propre de l’auteure. Un univers métissé. Un univers marqué par l’art et la musique. Un univers dominé par les souvenirs. Un univers où refont surface les fantômes d’auteurs trépassés. Gaston Miron, Émile Nelligan, Paul Verlaine, Claude Debussy tous reprennent forme sous la plume de Louise Blouin.
De l’autre côté, on retrouve Federico Corral Vallejo. Tout en dépouillement, en franchise, en simplicité. Ses mots spontanés dépeignent un village, un homme, une maison, un passé. Ses mots tracent sa réalité, son « portrait écrit ». « Je suis poète / narcisse et vagabond / En plus d’être diabétique / je souffre de dyslexie d’orgueil d’égocentrisme. » Voilà comment se décrit cet auteur que l’on apprend à connaître de vers en vers. Vers qui, d’ailleurs, constituent un véritable héritage pour sa famille et son peuple. Ses poèmes sont habités par sa mémoire. Une mémoire dans laquelle s’enracinent le présent et le futur. Pour l’auteur, c’est cette conscience du passé qui forge l’homme qu’il est.
Lèvres urbaines no 39 : un recueil de poésie qui unit deux voix avides de donner, de s’exprimer. De Montréal à Mexico, la poésie a su les réunir pour nous accorder une raison de rêver, deux fois plutôt qu’une. Donc, deux fois bravo !