Susan George est une militante altermondialiste engagée. Elle est présidente d’honneur de l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac) et présidente du conseil du Transnational Institute (un organisme destiné à fournir un soutien intellectuel aux mouvements qui cherchent à orienter le monde dans une direction démocratique, équitable et environnementalement durable). Elle a déjà publié quelques best-sellers en faveur d’une meilleure équité planétaire, dont Comment meurt l’autre moitié du monde et Un autre monde est possible si…
Dans Leurs crises, nos solutions, Susan George revient à la charge en dénonçant les causes de la récente crise financière : le transfert de richesses de la base au sommet, la réduction considérable des impôts des riches, la surproduction, la « financiarisation » de l’économie et l’effet de levier qui permet de multiplier la valeur des transactions. Tout cela a été facilité par les « réformes » qui ont mené à la « libéralisation » de l’économie. Un club sélect d’hommes riches et puissants, que l’auteure appelle « la classe de Davos » d’après la station de ski suisse qu’ils fréquentent, a tiré un immense bénéfice de ces dérives. Mais ce qui devait arriver arriva. Après tout, comme disait l’économiste Kenneth Boulding, « pour croire qu’on peut avoir une croissance infinie dans un système fini, il faut être fou ou économiste ». Et, déjà en 1776, Adam Smith avait constaté: « […] tout pour nous et rien pour les autres, voilà la vile maxime qui paraît avoir été, dans tous les âges, celle des maîtres de l’espèce humaine ». Pourtant, il faudra bien en arriver un jour à un monde plus équitable, car les crises aux éventuelles conséquences désastreuses sont devenues multiples. Celles, entre autres, de la finance, de l’alimentation, de l’eau, du réchauffement climatique, de l’inégalité, de la pauvreté, risquent de se conjuguer au point de menacer la stabilité mondiale.
Susan George propose quelques solutions qui permettraient d’éviter que les crises actuelles ne s’enveniment jusqu’à un point critique. Elle suggère notamment d’instaurer à l’échelle mondiale une sorte de « New Deal » vert consistant à investir massivement dans les énergies renouvelables. Espérons que son cri d’alarme sera entendu