Ce recueil se veut une synthèse des différents enjeux éthiques des pratiques communicationnelles. Il rassemble des contributions de divers chercheurs et praticiens des médias. Précisons d’emblée qu’un tel ouvrage s’adresse avant tout à des lecteurs spécialisés, dans la mesure où la majorité des articles a fait l’objet de communications lors d’un congrès de l’Association canadienne française pour l’avancement des sciences (ACFAS). La réflexion des différents auteurs mobilise des concepts empruntés aux sciences de la communication mais aussi à la philosophie et à la sociologie.
Néanmoins, la diversité des thèmes abordés confère à cet essai un grand intérêt, y compris pour le lecteur profane. Le texte de Marc-François Bernier, par exemple, est consacré à la crédibilité et à la légitimité du journaliste à l’heure où les réseaux d’information sont de plus en plus intégrés dans de puissants conglomérats financiers. Deux intervenantes font aussi le point sur les questions d’éthique liées à l’usage d’internet et du multimédia: faut-il réglementer ou laisser internet s’auto-réguler ? Quelle attitude adopter dans le débat qui oppose les artistes aux usagers d’internet, sachant qu’il y a toujours eu reprise des matériaux artistiques mais jamais avec les possibilités offertes aujourd’hui ? Deux questions parmi d’autres qui font évidemment écho à l’actualité. Enfin, on peut mentionner la contribution de Sylvestre-José-Tidiane Manga qui rend compte des problèmes soulevés par l’implication du gouvernement canadien dans la promotion des OGM. Manga souligne l’importance d’une éthique de la communication scientifique dans une telle situation, car il en va de la qualité de l’information délivrée au public par une institution gouvernementale.