Le Paul Letendre de Pierre Caron rappelle, obésité en moins, le policier de Rex Stout : tout comme son homologue se passionne pour les orchidées, Letendre pratique un métier qui devrait l'éloigner du crime et des enquêtes policières. Ni les fleurs de l'un ni les (presque) incunables de l'autre ne parviennent pourtant à ce résultat. À croire que le crime les aime. Limitons quand même l'amalgame ; Letendre se distingue de son illustre prédécesseur par sa mobilité, sa culture, son entregent.
Dans Letendre et l'homme de rien, il suffit qu'un message punaisé sur un babillard d'épicerie offre des « livres rares à vendre » pour que frétille le collectionneur. Il n'est ni distance ni décalage social qui tienne quand l'éditeur du Répertoire des livres de collection subit pareille tentation. Son instinct le guide bien, car l'intermédiaire fait lever un espoir débridé : « [...] l'édition originale de 1776 des . . .
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