Un « fou du volant » n’est ni un chauffard, ni un automobiliste momentanément atteint de « rage au volant » ; c’est au contraire un intrépide du début du XXe siècle qui voulait aller au bout du monde… en voiture !L’histoire des transports au Québec reste assez peu explorée, surtout en ce qui touche la circulation des premières automobiles entre les villes. Passionné de voitures anciennes et de rallyes, Guy Thibault avait déjà fait paraître chez ce même éditeur L’immatriculation au Québec (2005), petit livre illustré montrant des dizaines de plaques d’immatriculation d’autrefois, devenues des objets de collection. Son portrait des Fous du volant raconte avec enthousiasme six expéditions faites par différents pionniers de la route avant 1926 : au Québec, à travers le Canada, mais aussi de la Chine à Paris, en passant par la Sibérie. Cette traversée de l’Asie occupe la dernière moitié de l’œuvre. Le titre choisi par Guy Thibault dérive de l’ouvrage The Mad Motorist (1965), d’Allen Andrews, dont il s’est largement inspiré.Les Fous du volant fournit une mise en contexte assez précise de ce que pouvait être une expédition en voiture, il y a plus d’un siècle. Les risques étaient alors très nombreux : chemins non pavés, signalisation inexistante, véhicules lents et peu fiables, postes d’essence rares dans les zones rurales, côtes insurmontables obligeant les passagers à pousser le véhicule. Les pannes étaient inévitables et fréquentes. Le récit de ces embûches inimaginables – comme ce pont routier qui s’effondre – constitue l’essentiel de ces randonnées. Les lecteurs n’ayant pas d’intérêt pour les contrariétés rencontrées par les premiers automobilistes risquent de s’ennuyer en lisant ce livre ; mais les autres partageront la témérité et l’audace des protagonistes.Sur le plan iconographique, ce qui est le point fort des Éditions GID, on peut examiner une carte ancienne de Charlevoix – malheureusement non datée – montrant la seule route, la route 15, qui reliait Baie-Saint-Paul à Saint-Siméon ; on remarque qu’à cette époque, La Malbaie était identifiée comme étant Murray Bay. D’autres cartes anciennes montrent le trajet de la traversée du Canada en automobile ; mais ici encore, les dates – même approximatives – manquent. Hélas ! le petit format du livre empêche le lecteur de bien étudier les cartes, qui sont ici considérablement réduites. En bibliographie, Guy Thibault fournit les références des six publications en anglais contenant les récits dont il s’est amplement inspiré ; mais on peut difficilement vérifier s’il s’agit réellement d’une adaptation libre ou plutôt d’une traduction intégrale. Le style de ces différents récits d’aventures laisserait croire qu’il s’agit bel et bien de traductions in extenso de textes rédigés il y a très longtemps et en anglais. L’usage des guillemets aurait sans doute été nécessaire pour bien des passages.
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