Au menu du dernier livre de Woody Allen, un dix-huit services qui ne laisse pas sur son appétit ! Faisant preuve encore une fois de son ingéniosité et de sa créativité débridées, pour ne pas dire carrément déjantées, l’auteur nous en met plein la vue : des prières en vente sur eBay au méconnu ouvrage de Nietzsche Mes secrets minceur en passant par les génies méconnus et un modeste Autrichien Sygmnd qui a perdu ses voyelles, Allen nous fait l’ostentatoire mais non moins convaincante démonstration de son magnifique sens de la raillerie.
L’insurpassable talent du célèbre cinéaste nous est une fois de plus démontré : tendrement cruel, Allen rit allègrement de distingués BCBG de Manhattan dont la progéniture ne se montre pas à la hauteur, de soporifiques artistes méconnus se croyant pourtant promis aux cénacles les plus sélects, d’un non moins soporifique dentiste qui sème les cadavres sur son passage, d’escrocs en tout genre et des pauvres bougres dont ils font leurs choux gras, d’une nounou langue de vipère prénommée Agrippa, d’Aristote, de Wittgenstein, de Nietzsche, de Platon, de Montignac et compagnie. « Qui eût cru qu’il existât un ouvrage tel que Mes secrets minceur, par Friedrich Nietzsche ? Si l’authenticité de l’ouvrage peut paraître douteuse, la plupart de ceux qui l’ont étudié s’accordent à dire qu’aucun autre philosophe occidental a été si près de réconcilier Platon et Montignac. »
Dix-huit savoureuses nouvelles qui reprennent de nombreux thèmes chers à Woody Allen chez qui plume alerte et assassine et style grandiloquent font bon ménage ! Une bonne traduction qui donne envie de lire l’original simplement pour voir si Mere Anarchy est aussi jubilatoire que L’erreur est humaine !