Un autre pays, l’Égypte, s’ajoute à la série d’anthologies d’écrits de voyage publiées chez les éditions Robert Laffont. Après l’Orient, l’Italie, la Russie, l’Asie centrale, la Chine, la Polynésie, la France, la Suisse, la Grande-Bretagne, l’Afrique, la Scandinavie, le Japon, la Grèce, l’Inde, etc., cette nouvelle anthologie de la collection « Bouquins » regroupe les textes de voyageuses et de voyageurs européens (Français, Anglais, Allemands, Belges, Suisses) qui ont parcouru le pays des pharaons depuis l’époque de l’expédition de Bonaparte jusqu’à celle de l’occupation anglaise au début du XXe siècle. L’ouvrage est divisé en trois grandes parties : « Itinéraires », « Rencontres » et « Modernité ». Dans la première partie, les extraits de récits de voyage choisis rappellent les itinéraires le plus souvent parcourus par les voyageurs, d’Alexandrie jusqu’au Caire, du voyage dans la vallée du Nil jusqu’en Nubie, et les nombreux sites touristiques incontournables comme les mosquées, les pyramides, les bazars, les temples de Philae, de Karnak et d’Abou-Simbel. Pour ceux qui se rendent jusqu’en Palestine, s’imposent l’excursion au Sinaï, la visite au monastère Sainte-Catherine et l’ascension du mont Moïse. « Après l’Égypte pharaonique, c’est une Égypte biblique qui apparaît ici, tout empreinte de souvenirs de l’Ancien Testament. » La seconde partie réunit des textes de voyageurs qui décrivent les différents groupes ethniques qu’ils rencontrent, leurs mœurs, leurs rites et leurs croyances religieuses. Les harems, accessibles aux femmes seulement, retiennent particulièrement l’attention des voyageuses, qui ne manquent pas de tirer profit de cet avantage. Enfin, la dernière partie propose divers témoignages sur l’Égypte moderne, sur ses mutations historiques et le « lent et difficile renouvellement de ses traditions » à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Après les réformes à l’européenne du vice-roi Méhémet-Ali puis l’inauguration du canal de Suez en 1869, quelques voyageurs se réjouissent du « rapprochement merveilleux entre l’Orient et l’Occident », mais la plupart, comme Pierre Loti, Blanche Lee Childe, Théophile Gautier, Émile Minnaert, etc., déplorent plutôt la fin de l’Orient authentique, l’européanisation de l’Égypte, envahie par des hordes de touristes, ou encore dénoncent l’occupation du pays par l’Angleterre, surtout à des fins économiques. Dans cette anthologie, coexistent donc la peinture pittoresque d’une Égypte « muséalisée », morte depuis près de 2000 ans, et la représentation d’une Égypte vivante qui accède peu à peu à la modernité.
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