Voilà un Connelly qui détonne, tout comme La défense Lincoln, dont il est la suite. Michael Connelly a créé en 2006 un nouveau personnage, l’avocat Michael Haller qui, à l’instar de Hieronymus Bosch, gagne rapidement la sympathie du lecteur. Après presque un an passé à se remettre d’une tentative d’assassinat, Michael Haller reprend inopinément le flambeau lorsqu’un collègue, Jerry Vincent, mort par balle dans sa voiture, lui lègue son cabinet. Il n’en fallait pas davantage pour que Haller décide de revenir en scène. Car on le devine, c’est à l’un des plus grands spectacles de sa carrière qu’il devra se préparer pour assurer la défense d’un magnat du cinéma, Walter Elliot, accusé d’avoir tué sa femme et l’amant de celle-ci. Sa prestation devra en effet être magistrale pour qu’Elliot, étrangement calme et confiant et pourtant que tout accuse, puisse obtenir un verdict d’acquittement.
Michael Connelly marche résolument dans les pas de John Grisham avec ce deuxième thriller juridique et, ma foi, il réussit plutôt bien ! Il y a en effet dans Le verdict du plomb tous les ingrédients d’un best-seller à la Grisham : beaucoup d’action, une écriture alerte, des personnages consistants, une intrigue sans faille et un dénouement inattendu. Et c’est sans compter la réapparition, trop brève et accessoire, de son populaire personnage, le flic Harry Bosch. Les accros de Harry Bosch seront sans doute un peu déçus par ce roman car, bien qu’il soit solide et bien construit, il n’égale pas les « grands » Connelly de la série Bosch. Le problème, avec les personnages cultes, c’est que leurs auteurs ont beau écrire d’excellents romans, une grande partie de leurs fidèles reste toujours un peu nostalgique on n’a qu’à penser à Henning Mankell et Dennis Lehane, qui ont délaissé Kurt Wallander et Patrick Kenzie et Angela Gennaro, pour s’en convaincre.